Le saviez-vous ?
Une distorsion parmi tant d'autres …
Dans son dossier, concernant la construction d'un complexe hôtel-thalassothérapie sur le site naturel sensible des Nielles situé à moins d'un kilomètre de la Pointe de la Varde (site Natura 2000), le Groupe RAULIC Investissements mentionne très rapidement, dans divers documents, sans s'attarder :
" Au regard du projet, la menace potentielle sur la Biodiversité est liée à l’évolution de la qualité de l’eau et à l’eutrophisation."
"
Au regard du projet, l’impact de la
pollution des eaux ne concerne que la
partie marine des sites Natura 2000 proche."
" Au regard du projet, la menace potentielle sur le Grand Dauphin est liée à la qualité de l’eau, au risque de contamination directe ou par bioaccumulation, notamment vis-à-vis des métaux lourds et des organochlorés."
Et le Groupe RAULIC Investissements se voit obligé de fournir les informations suivantes, qu'il ne manque d'ailleurs pas de minimiser:
" Les soins d'algothérapie intègrent le soin "enveloppement d'algues" qui utilise une crème d'algue naturelle produite en Bretagne et constituée de l'eau, d'algues laminaires micronisées (15%), de poudre de coquilles d'huitres micronisées (2%) et de sels naturels (5%). Il s'agit d'un produit naturel, biodégradable et bioassimilable pour les organismes marins.
Un soin d'hydrothérapie ("modelage sous affusion") utilise en quantité limitée une huile de modelage naturelle produite en Bretagne, un soin d'hydrothérapie ("bains jets") utilise en quantité très limitée des huiles essentielles hydrosolubles ou des algues hydrosolubles. Lors des phases de rinçage, ces produits sont rejetés avec l'eau de mer utilisée.
L'eau qui est utilisée pour les piscines et les bassins collectifs sera désinfectée pour répondre aux obligations sanitaires. La désinfection sera réalisée au chlore gazeux. Avec l'eau de mer, le chlore réagit pour former du brome. Il doit y avoir entre 1 et 2 mg/l de brome utile dans l'eau. Il y a très peu de chlore résiduel en sortie."
Besoin journalier du projet en eau de mer 350 m3 /jour + besoins en vidanges/remplissages des piscines 538 m3
Prélèvements en eau de mer de 20 à 30 m3 /heure et au besoin de 40 à 60 m3 /heure
Connaissez-vous les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) ?
Ce sont des produits hydrosolubles contenus entre autre dans les huiles essentielles.
Ils se dissolvent complètement dans l'eau et présentent une toxicité pour l’homme comme pour les animaux marins.
Le Groupe Raulic Investissements met en avant l’innocuité de la teneur de ses rejets en mer du fait justement d’huiles toutes hydrosolubles.
Les études scientifiques récentes, nombreuses, indiquent toutes sans nuance que plus les éléments sont hydrosolubles, plus profondément ils sont assimilés par le corps car plus biodisponibles pour les organismes.
Ces études scientifiques françaises dont l’une menée dans nos eaux avec notre population marine d’intérêt communautaire précise que si le grand dauphin a une capacité première de métaboliser ces composés, il est noté sur notre territoire une bioaccumulation de ces composés, dont une concentration dans les organismes indiquant une surcharge donc une incapacité à tous les métaboliser, autrement dit une toxicité qui peut se révéler supérieure du fait de formation de métabolites intermédiaires.
L’étude précise que le phénomène d’intoxication aux HAP mesurée chez les grands dauphins de notre territoire est la même chez les poissons dont ils se nourrissent qui eux-mêmes se nourrissent de micro-organismes tout aussi infectés par cette pollution toxique.
L’innocuité des huiles essentielles de thalassothérapie n’est pas prouvée par contre les méfaits des huiles essentielles hydrosolubles de thalassothérapie sur les populations marines sont prouvés.
Une étude scientifique française à visée humaine pointe le fait que les HAP ont un probable pouvoir cancérogène et sont considérées actuellement comme un problème de sécurité sanitaire pour les producteurs de corps gras. D’ailleurs, le 27 octobre 2015 via le règlement (UE) 2015/1933, la Commission Européenne a légiféré en modifiant le règlement (CE) n°1881/2006 en ce qui concerne les teneurs maximales en hydrocarbures aromatiques polycycliques dans certains produits.
Or, le milieu naturel marin est extrêmement sensible et fragile au vu du nombre incalculable de pollutions lourdes déjà présentes dans la mer et sur les sols marins …
Saviez-vous que le document constitutif du site Natura 2000 "Côte de Cancale à Paramé" précise que "Le Grand Dauphin est l’une des espèces
qui a justifié la désignation du site Natura 2000."
Ainsi, la Pointe de la Varde, joyau de la Ville de Saint-Malo, tant appréciée des Malouins doit sa préservation au Grand Dauphin ♥
Une distorsion parmi tant d'autres …
Dans son dossier, concernant la construction d'un complexe hôtel-thalassothérapie sur le site naturel sensible des Nielles situé à moins d'un kilomètre de la Pointe de la Varde (site Natura 2000), le Groupe RAULIC Investissements mentionne très rapidement, dans divers documents, sans s'attarder :
" La pose, la dépose et la maintenance des câbles et canalisations ont un effet physique direct sur la flore et la faune marine par écrasement, déplacement et altération des habitats. Les espèces benthiques sont les plus impactées par le remaniement des fonds, les espèces mobiles pouvant fuir la zone de travaux. Ces impacts sont limités à la durée et à l'emprise du chantier.
Cependant, un impact sur le long terme est à prévoir pour les espèces sessiles à faible potentiel de recolonisation telles que les champs de maërl, les herbiers de zostères … De façon générale, l'impact est plus important au niveau des zones côtières, plus riches, soit entre 0 et 40 mètres de fond. Cependant, au niveau de l'estran, l'impact attendu est faible. Le milieu naturel retrouvant rapidement son aspect initial avec le jeu des marées.
L'impact est plus important en ce qui concerne les canalisations sous-marines du fait de leur diamètre plus élevé: on estime que l'enfouissement des canalisations peut entraîner un impact important sur une zone de 10 à 20 mètres autour de celles-ci. Dans cette zone, la faune benthique est plus ou moins détruite."
Est-ce sérieux ?
Le 18 octobre 2019, la Direction Collecte et Traitement des Déchets de Saint-Malo Agglomération (SMA) répond au Groupe RAULIC Investissements concernant les plans relatifs à la construction d'un complexe hôtelier touristique comprenant une résidence de tourisme, un hôtel de 61 chambres intégrant 1 restaurant, 1 hôtel de 91 chambres intégrant un restaurant, un bar et un centre de formation aux métiers du bien-être au 47 avenue des Nielles à Saint-Malo, PC n°35288 19 A0171.
La Direction Collecte et Traitement des Déchets fait remarquer au Groupe RAULIC Investissements que
" à la vue des plans, il semble que les 3 locaux déchets soient SOUS-DIMENSIONÉS.
Pour information, les dimensions d'un bac de 660 L sont les suivantes:
- L 1400 mm x l 800 mm x H 1180 mm
L'estimation volumique de la production de déchets montre la nécessité d'installer pour:
- Résidence de tourisme : 3 bacs pour la gestion des ordures ménagères et 6 bacs de 660L pour la gestion des emballages ménagers
- Hôtel 61 chambres : 6 bacs de 660L pour la gestion des ordures ménagères, 5 bacs de 660L pour la gestion des emballages ménagers et 2 bacs pour la gestion des cartons.
- Hôtel 91 chambres : 8 bacs de 660L pour la gestion des ordures ménagères, 5 bacs de 660L pour la gestion des emballages ménagers et 3 bacs pour la gestion des cartons.
Cette estimation a été établie en référence à l'hôtel du Nouveau Monde qui présente dans sa globalité les mêmes caractéristiques en terme de volume de chambre et de restauration."
=> Distorsion des informations avec minimisation extrême des éléments même concernant les déchets ...
Pourtant depuis 2015 dans tout ses documents, le Groupe RAULIC Investissements répéte à souhaits "s'appuyer sur son expérience et expertise".
Le 3 octobre 2019, le Service Usages, espaces et environnements marins de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) répond à un courrier du Groupe RAULIC Investissements adressé au Préfet le 23 juillet 2019:
" Concernant l'occupation du domaine public maritime sur lequel vous prévoyez la construction des installations de gestion de l'eau de mer, nécessaires à la bonne exploitation de l'établissement de thalassothérapie, le dossier d'étude préalable que vous avez transmis m'améne à vous faire part dés à présent des remarques suivantes:
- l'enfouissement des conduites => sur la plage dans les zones sableuses, les conduites seront enfouies en limite du rocher ou de la marne, horizon argilo-vaseux présent en de nombreux endroits du littoral malouin et qui se situe entre le sable et le substrat rocheux. L'absence de sondages de sol dans le dossier ne permet pas de confirmer ou d'infirmer la présence de marne sur le tracé des conduites ;
- la fixation des conduites => dans les zones rocheuses qui ne pourront pas être évitées pour assurer le passage des conduites, un déroctage partiel équivalent au diamétre de la conduite sera tenté de façon à limiter les longueurs de conduite apparentes en saillie et les fixations des canalisations seront réalisées préférentiellement par ancrage dans le rocher plutôt que par lestage au moyen de cavaliers en béton comme indiqué dans le dossier ;
- la mise en fourreau des conduites de refoulement et du câble éléctrique : vous évoquez dans le dossier la possibilité d'un remplacement ultérieur d'un de ces éléments du fait de son usure. J'attire votre attention sur le fait que la dépose par tirage d'un élément est quasi impossible sur ces grandes longueurs. Un remplacement risque d'entraîner la dépose de l'ensemble des conduites ainsi que du fourreau qui se sera rempli de sable au fil du temps. Néanmoins, l'utilisation d'un fourreau donne davantage de garanties au maintien de ces conduites tout en leur assurant une protection complémentaire ;
- l'ouvrage de rejet constitué de la simple extrémité de la canalisation sera préferentiellement fixé sur un petit promontoire rocheux, qui permettra de dégager cet orifice des surfaces de sable avoisinnats ;
- la destination des eaux pluviales : en surplus du débit possiblement évacué par le réseau public ou stocké dans les bassins enterrés, les eaux pluviales sont prévues être dirigées vers la falaise et la plage par des fossés de surface. En sus des dispositions prises pour limiter toute érosion au niveau de la traversée de la tête de la falaise, une descente vers la plage devra être construite pour éviter le déversement direct et apparent sur les rochers en bas de falaise, puis sur la plage ;
- la dispersion du rejet d'eau de mer : le dossier prévoit d'optimiser la dispersion du rejet d'eau de mer en le concentrant sur chaque cycle de marée à la période allant de basse mer (BM) + 1h à pleine mer (PM) + 1h. Les résultats dela modélisation présentés ont été basés sur cette seule hypothése. Il serait intuitivement préférable d'utiliser les plages de plus forts courants marins qui se situent autour de la mi-marée, soir BM + 2h à PM - 1h et PM + 1h à BM - 2h, qu'il conviendra d'ajuster selon les cartes de courant. La hauteur de la lame d'eau dans ces plages favorisera également la dispersion. "
=> Distorsion des informations avec minimisation extrême des éléments y compris concernant le sondage du sol, la (dé)pose des canalisations, la destination des eaux pluviales, la dispersion des rejets polluants ...
Pourtant depuis 2015 dans tout ses documents, le Groupe RAULIC Investissements répéte à souhaits "s'appuyer sur son expérience et expertise".
Le 3 juillet 2020, l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER) répond au Groupe RAULIC Investissements concernant sa demande pour le complexe hôtel thalassothérapie aux Nielles - St Malo, en lui faisant plusieurs remarques :
- " Les sables de la plage sont caractérisés par la présence dominante, à mi-marée, du Cumacé (et non Amphipode) Cumopsis goodsir, petit crustacé typique des sables fins à moyen de plages abritées, le relai étant pris en infralittoral par un peuplement des sables fins à Nephtys cirrosa, vers marins (ou annélides). Le bureau d'étude à automatiquement appliqué aux stations échantillonnées l'indice M-AMBI servant à caractériser la qualité des habitats dans le cadre de la DCE. Malheureusement, les stations 1 et 2 sont en dehors du domaine d'application de cet indice réservé aux habitats médiolittoraux inférieurs et infralittoraux. Seul le résultat du point 3 peut donc être pris en compte."
- " L'état initial réalisé au niveau du point de rejet envisagé montre la présence d'une mosaïque d'habitats allant des galets et cailloutis aux sables grossiers. Les stations 1 à 6 (galets et cailloutis) sont recouvertes d'algues rouges. Contrairement aux habitats intertidaux de substrat meuble, les listes faunistiques des stations de sédiments grossiers (échantillonées à la benne Van-Veen) ne sont pas fournies ce qui ne permet pas au lecteur de se faire une opinion sur cet habitat. Le bureau d'étude ne tranche pas en disant que les habitats observés se rapprochent de trois habitats EUNIS pourtant bien différents :
=> A5.261
=> A5.244
=> A5.433
Il est dommage qu'aucune donnée ne soit précisée sur ces habitats: ni la granulométrie, ni la composition spécifique. Il s'agit, à priori, d'habitats d'une grande richesse faunistique car les prélévements sur les stations 4 et 5 ont permis d'y identifier respectivement 1693 ind./m² pour 97 taxons et 1827 ind./m² pour "plus de 60" taxons."
- " Enfin, contrairement à ce qui est dit à la page 190, le rocher du Grand Davier peut abriter une avifaune nicheuse, certes trés limitée en nombre en comparaison des îlots de la baie de Saint-Malo, mais qui comptait trois espéces en 1997 (un couple chacune) : le cormoran huppé, le goéland marin et l'huîtrier-pie dont les deux premieres sont protégées au niveau national. Il faudrait vérifier leur présence en 2020 pour prendre toutes les mesures pour éviter leur déranement si elles sont encore présentes."
- " La question des eaux usées est abordée avec la capacité en charge organique nominale de la Station de Traitement des Eaux Usées (STEU) de Saint-Malo. Celle-ci devrait effectivement pouvoir absorber les effluents du futur complexe hôtelier. Mais il s'agit plus d'aborder cette question sur la capacité hydraulique du réseau de Saint-Malo. Si la STEU n'affiche pas de débordement, même en temps de pluie, c'est que son réseau peut présenter de nombreux by-pass amont. C'était particuliérement le cas dans le secteur de la Varde, il y a encore quelques années. Le projet présente de nombreuses mesures de réduction des rejets d'eaux pluviales (toits végétalisés, cuve de rétention, émissaire littoral). Il conviendra de s'assurer de la conformité des branchements des eaux exutoires pluviaux prévus pour se raccorder au réseau pluvial de l'agglomération.
Ce sont ces by-pass qui participent en majeure partie à la contamination des eaux littorales sur le secteur de Saint-Malo (notamment illustré dans l'étude VIBRance). Cette contamination est en baisse, en témoigne les suivis de l'Agence Régionale de Santé Bretagne sur les coquillages au point "Rochebonne", mais une attention particuliére pourra être apportée aux opérations de pompages de la thalasso lors des épisodes pluvieux importants. Dans ce cas de figure, l'excellente qualité des eaux est relative et une réflexion pourrait être menée par les gestionnaires du projet sur une utilisation optimale de la bâche de stockage et des temps de pompage."
- " Les impacts potentiels du projet portent surtout sur les rejets spécifiques de l'activité du thermalisme sur les activités alentours. La présentation de ces derniéres est un peu minorée dans l'étude. Le site de rejet n'est pas "relativement éloigné des sites de baignade", car il se trouve au droit d'une plage fréquentée à moins de 200m du bord en basse mer. De même, la pêche à pied, activité présente autour du site, ne concerne pas qu'essentiellement les crustacés mais aussi la cueillette de coquillages, espéces particuliérement sensibles aux contaminations. L'enjeu est donc bien présent.
Par ailleurs, si les additifs apportés à l'eau de mer (créme d'algue, huiles de modelage et huiles essentielles) sont présentées comme d'origine naturelle et utilisés en quantité limitée à trés limitée, ils ne sont pas si neutres comme le montrent les chapitres suivants sur les contaminations en métaux et AOX. Il convient de préciser la composition exacte de ces additifs et d'estimer plus quantitativement leur volume."
=> Distorsion des informations avec minimisation extrême des éléments ...
Pourtant depuis 2015 dans tout ses documents, le Groupe RAULIC Investissements répéte à souhaits "s'appuyer sur son expérience et expertise".
Dans le cadre de la remise de ses conclusions, concernant la Biodiversité, la Commission rappelle le Groupe RAULIC Investissements ainsi:
" Concernant la faune, la commission note que le pétitionnaire parle à plusieurs reprises d’absence de faune d’intérêt. Toutefois, la commission estime que toutes les espèces animales et végétales font
partie de la biodiversité. "
" La commission sait parfaitement que la déclaration de projet et l'autorisation ou la déclaration au titre de la loi sur l'eau sont des procédures différentes mais elle considère qu'il aurait été utile de joindre l'étude environnementale au dossier de déclaration de projet car elle aurait permis de répondre à des
nombreuses observations. "
=> Distorsion des informations avec minimisation extrême des éléments ...
Pourtant depuis 2015 dans tout ses documents, le Groupe RAULIC Investissements répéte à souhaits "s'appuyer sur son expérience et expertise".
Humanesens Conseil
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