VOLUMES HALIEUTIQUES
En Europe, une zone est choisie à partir d’études de site et d’impact puis l’appel d’offres lancé.
En baie de Saint-Brieuc, l’État a d’abord choisi la zone d’implantation des éoliennes pour lancer l’étude d’impact six années plus tard. L’Autorité environnementale jugera que certaines des conclusions de cette étude sont « insuffisamment étayées », regrettant que les conséquences du projet sur la biodiversité soient fréquemment considérées comme « négligeables ou faibles » par le maître d’ouvrage, sans que l’argumentation soit suffisante ou entièrement convaincante.
En fait, aucune étude scientifique sur l’effet global de l’implantation du parc éolien sur l’écosystème normano-breton n’a été menée au préalable par le gouvernement. Or, d’une part, la baie de Saint-Brieuc, au sein du couloir de migration majeur du Paléarctique occidental qu’est la Manche, est un secteur de grande importance européenne pour de nombreuses espèces, notamment d’oiseaux et de mammifères marins, dont plusieurs fortement menacées avec des seuils d’importance internationale et d’autre part, la pêche en baie de Saint-Brieuc est une activité économique importante pour la région.
- Les produits principaux de la pêche : Bar commun, Maquereau, Sardine, Lotte, Grondin, Saint-Pierre, Raie, Eglefin, Seiche, Encornet, Araignée de mer, Tourteau, Homard, Coque, Praire, Palourde, Amande, Coquille Saint-Jacques sont directement menacés de destruction par l’implantation de ce parc.
- La baie de Saint-Brieuc, avec les ports d’Erquy, Loguivy-de-la-Mer et Saint-Quay-Portrieux, représente plus de 6500 tonnes de coquilles soit la moitié de la production nationale annuelle.
- Les fonds marins de la baie de Saint-Brieuc sont des couloirs de migration de poissons et grands crustacés. Ils abritent de grandes nourriceries. La baie de Saint-Brieuc est une zone fonctionnelle halieutique importante pour les stocks de coquilles Saint-Jacques de Manche et plus particulièrement des gisements du golfe normano-breton et des côtes nord-bretonnes. Plusieurs études témoignent de l’importance de la baie de Saint-Brieuc pour les échanges larvaires de cette espèce.
En baie de Saint-Brieuc, les professionnels travaillent depuis des années sur la gestion de la coquille pour avoir une pêche la plus durable possible avec uniquement deux jours de pêche par semaine. Sur 280 navires de pêche, 220 sont licenciés pour la pêche à la coquille. Le bruit des travaux d’implantation des éoliennes a des impacts négatifs sur la reproduction des espèces, la croissance et leur alimentation.
- La zone d’étude est fréquentée majoritairement par les arts traînants. La majorité de la baie de Saint‐Brieuc est fréquentée par les dragues à coquilles Saint‐Jacques. Les dragues à palourdes roses et à praires sont rencontrées jusqu’à environ 10 km de part et d’autre du Grand Léjon (axe nord‐ouest / sud‐est) ; la zone de pratique de drague à praires étant plus restreinte que celle de drague à palourdes. La pêche aux amandes à l’aide d’une drague est réalisée aux abords de Saint‐Quay‐Portrieux (entre le port et les roches de Saint‐Quay) et au large de la Pointe d’Erquy.
- La zone d’étude est également fréquentée par les chalutiers de fond à divers poissons. D’avril à septembre, ces navires se déplacent dans le sud de la baie (dérogation de la bande des 3 MN12) pour aller capturer la seiche (bord sud‐ouest et sud‐est de la baie) et le maquereau (sud de la baie). La pêche aux bulots (casier) est pratiquée au nord et à l’est de la baie de Saint‐Brieuc. Les zones rocheuses rencontrées en partie sud‐est de la baie et aux abords du Grand Léjon sont des zones propices à la pêche aux casiers à grands crustacés (homard, araignée surtout). La pratique du filet maillant est rencontrée dans l’extrême nord de la baie. Le centre de la baie constitue une zone de pratique de la pêche à la palangre (pratique presque exclusivement estivale).